| Résumé |
La publication de ce roman est déjà une histoire peu banale. Le jeune Tristan Egolf (il est né en 1971) entreprend depuis sa Pennsylvanie natale un parcours bohème à travers le monde. Ce voyage le conduit en 1996 à jouer de la guitare sur le pont des Arts à Paris sur lequel il se lie d'amitié avec une jeune fille qui l'a invité à prendre un café. Il lui explique qu'il travaille à un roman et elle lui propose l'aide de son père, l'écrivain Patrick Modiano. Son texte exubérant et rageur séduit l'auteur français et l'éditeur Gallimard. Ainsi est né ce roman étonnant dont l'histoire est la suivante... A Baker, prospère ville minière du Midwest, plusieurs épisodes de la mythologie locale sont centrés sur un homme : John Kaltenbrunner. Le narrateur qui a été l'un des témoins directs de la geste de Kaltenbrunner tient à rétablir la vérité des faits et à en écarter tout élément inventé pour la légende et la bonne conscience des habitants de la ville. Son récit à la fois burlesque et furieux décrit minutieusement l'enchaînement des événements qui conduisent Baker à connaître le pire des cataclysmes. En butte à toutes les hostilités, le jeune Kaltenbrunner, orphelin de père, est spolié de toutes ses possessions par l'Eglise méthodiste à la mort de sa mère. Il est de surcroît jeté en prison. L'énorme travail effectué pour restaurer sa ferme est anéanti et tout l'héritage de son père qu'il a pieusement réunit et conservé est démantelé. Une fois sa peine purgée, John revient à Baker et règle ses comptes avec cette communauté ravagée par l'alcoolisme, la violence, la cupidité, le racisme et la bigoterie. L'hypocrisie est la règle de conduite des "gens du cru", une population composée de "rats d'usines", de "trolls", de "Hesseins", de "citrons" et surtout de "torches collines", nom donné à l'équipe d'éboueurs à laquelle s'intègre John. Exclus de la communauté, humiliés et exploités, ils vont devenir l'instrument de la vengeance de John Kaltenbrunner et noyer Baker sous ses ordures, provoquant ainsi un désordre sans pareil. Ce premier roman singulier commence avec la mort d'un mammouth à l'ère glaciaire et finit par une burlesque chasse au porc lors d'un enterrement dans le Midwest d'aujourd'hui. Entre-temps, on aura assisté à deux inondations, à quatorze bagarres, à trois incendies criminels, à une émeute dans une mairie, à une tornade dévastatrice et à l'invasion de méthodistes déchaînés ; on aura suivi la révolte d'une équipe d'éboueurs et vu comment un match de basket se transforme en cataclysme. Tout se passe dans la petite ville de Baker, sinistre bourgade du Midwest ravagée par l'inceste, l'alcoolisme, la violence aveugle, le racisme et la bigoterie. Au centre des événements, John Kaltenbrunner, un enfant du pays, en butte à toutes les vexations, animé par une juste rancoeur. Comment John se vengera-t-il de la communauté qui l'a exclu ? Jusqu'où des années de désespoir silencieux peuvent-elles conduire un être en apparence raisonnable ?Dans un style flamboyant, Le seigneur des porcheries retrace l'histoire de cette vengeance, telle qu'elle est contée, après la mort de John, par un des «humiliés et offensés» qu'il défendait. |