Résumé |
Comme tant d'auteurs de la fin du XIX? siècle, Villiers de l'Isle-Adam a mis dans ces Contes cruels (1883) toute son aversion pour la société bourgeoise de son temps. Ce ne sont pas les histoires qui sont cruelles, ni les personnages qu'elles recèlent : c'est l'auteur lui-même qui, avec une ironie sanglante, met au jour les travers d'une civilisation au bord de la crise spirituelle. Que ce soit par la satire, comme dans "Les Demoiselles de Bienfilâtre" et "La Machine à gloire", ou par la fantaisie, comme dans "Véra" et "L'Intersigne", chacun de ces contes donne à voir un autre monde possible et nous invite à nous affranchir d'une société matérialiste et positiviste, pour découvrir cette autre réalité dont l'écrivain atteste l'existence. " Noir et cher scélérat, à toute heure, je lis les Contes depuis bien des jours ; j'ai bu le philtre goutte à goutte... Tu as mis en cette œuvre une somme de Beauté extraordinaire. La langue vraiment d'un dieu partout ! Plusieurs de tes nouvelles sont d'une poésie inouïe et que personne n'atteindra : toutes, étonnantes " (Mallarmé à Villiers de l'Isle-Adam). " J'ai connu un certain nombre d'hommes qui ne vivaient qu'aux cimes de la pensée, je n'en ai pas rencontré qui m'aient donné aussi nettement, aussi irrévocablement l'impression du génie " (Maurice Maeterlinck). |