‹ Retour

D'où jaillit le chant - La voie des oiseaux et des fleurs dans la tradition des Song

Titre D'où jaillit le chant - La voie des oiseaux et des fleurs dans la tradition des Song
Auteur François Cheng
Editeur Phébus
Année 2000
Format relié
ISBN 9782859406837
Rubrique Livres / Art et culture / Art des grandes civilisations / Art chinois
Résumé Mille ans avant les Impressionnistes, à l'époque où régnait la dynastie des Song (Xe-XIIIe siècle), les artistes chinois avaient compris qu'en peinture le " sujet " n'est qu'un masque. Représenter sur la soie ou sur le papier une montagne, un arbre, un papillon n'était pas tant, à leurs yeux, affaire d'observation que recherche d'un secret : celui que la Nature dissimule derrière le voile ambigu de l'apparence. A cette exigeante école, la grandeur n'a que faire des " grands " sujets. Elle trouve à s'accomplir en même temps dans le vaste paysage que domine la montagne et dans l'espace de plus familier - que sollicite par prédilection ce " regard rapproché " par quoi l'enfance, de tout temps, s'est ouverte à l'immensité du monde. Cette dernière tradition, mobilisée d'abord par la représentation des oiseaux et des fleurs, s'est vite étendue à tout ce que l'univers du vivant nous offre de proche : branche protégeant la sieste du rêveur, fruits bons à cueillir, herbes du talus, bestioles au bord de l'étang... Et elle survivra à l'âge d'or des Song, illustrée dix siècles durant par une lignée ininterrompue de génies inspirés, remuants souvent, libres à tous les sens de la parole, voire franchement excentriques. Une fleur s'ouvre, un oiseau se pose sur la branche : le peintre est là qui saisit la vérité de cet instant (non sa pauvre réalité). Ce qu'il peint n'est plus seulement un oiseau, une fleur, mais un rêve : celui d'un envol possible, d'une éclosion à l'unisson de tous les grands accomplissements qui adviennent en nous et hors de nous. L'observation naturaliste est là, et d'une précision qui d'emblée atteint à l'exactitude extrême. Mais elle n'est qu'une marche sur le haut chemin qui conduit à la révélation de l'intimité existentielle des êtres et des choses ; à cette autre révélation : que l'homme ne saurait accéder à son propre mystère qu'autant qu'il accepte de dialoguer avec les plus humbles présences de l'univers créé. Chemin au bout duquel l'œil ne se contente plus de voir mais parvient à capter le chant du monde - et nous convie à chanter de concert avec lui. Saisir le secret des choses, c'est donc saisir le nôtre, écrit François Cheng, poète, traducteur et grand connaisseur de l'art de la Chine, son pays natal. Les quelque cent oeuvres (encre et couleurs sur soie) ici étudiées appartiennent à la catégorie "Fleurs et oiseaux" et aimantent toutes le regard vers le "coeur vivant des choses". Rien de plus intérieur que ces oeuvres d'une maîtrise parfaite, d'une sourde beauté. Ici, rien de frivole. Le geste de l'artiste touche à l'essentiel : "Pour le regard qui sait voir tout est musique, tout est chant", note Cheng. En dialogue avec son texte et les oeuvres des peintres Song, des poèmes d'hier et d'aujourd'hui invitent à l'émerveillement. Le détail et l'immensité, la nature et le sens caché du monde sont au cour de l'inspiration des artistes de la Chine médiévale. Poésie et peinture se rejoignent à travers le regard de François Cheng, dans un ouvrage de grande qualité.
Où ? La Marge
Prix 50,00€
Etat Très bon
Réf interne 22840