Résumé |
Parmi les grands cinéastes français, François Truffaut fut sans doute l'un de ceux qui a le plus écrit sur le cinéma : d'abord comme critique et polémiste virulent dans les années 50, puis, après son passage à la mise en scène, comme essayiste, toujours prêt à préfacer les livres de ses amis ou à revenir sur ses cinéastes favoris. Cette activité d'écrivain de cinéma, François Truffaut a toujours eu plaisir à la mener de pair avec celle de cinéaste. Au début des années 80, il avait le projet d'un nouveau recueil d'articles, qui constituerait le prolongement de son livre Les Films de ma vie, paru en 1975. Ce livre, Le plaisir des yeux, devait réunir de nombreux articles recouvrant toutes les étapes de son cheminement : depuis ses articles critiques parus dans Arts et les Cahiers du cinéma (dont le fameux " Une certaine tendance du cinéma français ", qui le rendit célèbre dès 1954), jusqu'à des textes plus récents qui sont le fruit de son expérience de cinéaste, de courts essais où il rendait hommage à des réalisateurs (Renoir, Hitchcock, Welles, Chaplin), des écrivains (William Irish, Pierre-Henri Roché), et des comédiens avec qui il eut plaisir à travailler (Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Fanny Ardant, Jean-Pierre Léaud...). En suivant les notes de travail laissés par François Truffaut, Jean Narboni et Serge Toubiana ont réuni en 1987 ces principaux textes réédités aujourd'hui, qui reflètent l'intense activité d'écriture d'un véritable " moraliste de cinéma ", dont le talent et la fécondité sont unanimement reconnus. Edité pour la première fois en 1987, trois ans après la mort de François Truffaut, ce recueil concrétisait un voeu du cinéaste, qui avait choisi jusqu'à son titre. Aujourd'hui, "Le Plaisir" reste instantanément communicatif, au fil d'articles couvrant trente années d'écriture et de passion cinéphile, depuis les légendaires diatribes des années 50 contre la "qualité France", dans les Cahiers du cinéma, jusqu'aux billets d'humeur, portraits de comédiens aimés (Jean-Pierre Léaud, Catherine Deneuve, Françoise Dorléac...) et de réalisateurs admirés (Hitchcock, Renoir, Rossellini, Allen...), parus dans diverses publications, de L'Express à Pariscope en passant par Télérama ... Au-delà de la séduction de l'écriture, jamais théorique, et de l'acuité de l'argumentation, il y a partout l'empreinte d'une morale, d'une fidélité à l'esprit de la Nouvelle Vague, d'une indéfectible croyance dans les pouvoirs de la mise en scène. |