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Terrasse à Rome

Titre Terrasse à Rome
Auteur Pascal Quignard
Editeur Gallimard
Année 2000
Format broché
ISBN 9782070756117
Rubrique Livres / Littérature & fiction / Littérature française
Résumé On est ici aux antipodes de ce triste succédané qu'il est convenu d'appeler "prose poétique" ... Dans "Terrasse à Rome", on trouvera des plages de narration traditionnelle, des descriptions de tableaux et de gravures, des dialogues érotiques, d'incessants sauts chronologiques, des réflexions, des proverbes, des énumérations, des aphorismes. Mais aussi des énigmes, des obscurités, des contes, des images, des thèmes qui se faufilent entre les chapitres, comme des obsessions sourdes, des pages qui paraissent arrachées à un autre livre et qui pourtant, sans abandonner leur part de mystère, s'intègrent à l'harmonie de l'ensemble. Chacun des quarante-sept chapitres de ce roman bref et intense se présente ainsi comme une image, une eau-forte ayant sa propre composition, sa lumière qui ronge les formes, sa part d'ombre et de noir d'où jaillissent les modelés et les contours, sa leçon de choses, son histoire. C'est le plus souvent très beau, comme une histoire dont on ne connaît ni le début ni la fin, comme un morceau de peinture détaché d'un temple en ruine et dont on imagine les parties manquantes. Au XVIIe siècle, un eau-fortier se retrouve avec le visage détruit à l'eau-forte. Cette "face de cuir bouilli" grave à jamais en lui l'amour qu'il portait à Nanni de Bruges et le geste vengeur de son fiancé jaloux. Privé d'image et d'expression, Meaume le graveur se livre à son intériorité. Au fil d'une succession de scènes sans liaison, comme autant de cris et d'halètements qui accompagnent la traversée de l'enfer et l'accès à la lumière, Meaume dit ses extases, son art, ses désirs, mais aussi la créativité, l'amour, l'apparence et la vérité. En homme "que les images attaquent", il énonce ses visions, sa fascination pour l'opposition et la complémentarité du clair-obscur. Le champ de la créativité a toujours captivé Pascal Quignard, comme l'illustrent ses précédents romans (citons les deux "goncourables", Le Salon du Wurtemberg et Les Escaliers de Chambord). Il est un écrivain du silence, du "balbutiement", du "secret", porté par une langue aux racines profondément déployées. --Laure Anciel Meaume, eau-fortier, aimait la belle Nanni de Bruges. C'était en 1639, et leur bonheur dura jusqu'à ce que le rival, fiancé de la belle, se venge en lançant sur le visage de l'amant. un flacon d'eau-forte. Abandonné à cause de la laideur de son visage, le jeune homme ne pourra aimer une autre femme. Il passera la plus grande partie de sa vie à Rome. Pascal Quignard raconte, avec une économie de mots et un style haché bouleversants, la vie de cet homme brisé. Le grand graveur se laisse aller à une introspection qui le mène à revoir, par des tableaux à l'ordre aléatoire, ses extases, ses douleurs, ses déceptions. Un roman beau et touchant, tout en non-dit et en clair-obscur. "Il y a un âge où on ne rencontre plus la vie mais le temps. On cesse de voir la vie vivre. On voit le temps qui est en train de dévorer la vie toute crue. Alors le coeur se serre. On se tient à des morceaux de bois pour voir encore un peu le spectacle qui saigne d'un bout à l'autre du monde et pour ne pas y tomber."
Où ? La Marge
Prix 5,00€
Etat Très bon
Réf interne 22781