Résumé |
Aubergiste à Florence, Mirandoline règne sur son domaine dans une atmosphère carnavalesque. Ici le despote est une femme, une petite-bourgeoise que les aristocrates se disputent sans pouvoir se l'approprier. Son père est mort, elle n'est pas mariée, nul homme n'est son tuteur : Mirandoline est sa propre maîtresse. Affranchie de l'autorité d'un seul, elle entend prendre le pouvoir sur tous. Jusqu'au jour où surgit le chevalier de Ripafratta, que sa féroce misogynie semble protéger des charmes de l'aubergiste. Tout en feintes, en ripostes bien tranchées, leur affrontement féroce masque une sensualité qui couve et vient ébranler les certitudes. MlRANDOLINE ."Je ne dis pas que tous doivent tomber amoureux au premier coup d'oeil, non. Mais me mépriser ainsi, voilà qui me met dans une rage noire." Acte l, scène XI MIRANDOLINE, seule. Ah ! si j'avais dû épouser tous ceux qui ont dit vouloir ma main, j'en aurais des maris ! Autant il en descend dans cette auberge, et autant qui s'éprennent de moi, jouent les amoureux transis , et me proposent, tous autant qu'ils sont, de m'épouser séance tenante ! Et voilà pas ce Chevalier, cet ours mal léché, qui me traite si rudement ? C'est bien le premier voyageur venu dans mon auberge qui n'ait pas eu plaisir à traiter avec moi. Je ne dis pas que tous doivent tomber amoureux au premier coup d'oeil, non. Mais me mépriser ainsi, voilà qui me met dans une rage noire (Acte l, scène XI). Traduction de Gérard Luciani, professeur émérite à l'Université Stendhal de Grenoble. Edition de Myriam Tanant, professeure émérite à l'Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3. |